Les études épidémiologiques se divisent en deux groupes : les études d'observation (transversales, cohortes, cas-témoins) et les études d'intervention (expérimentales et quasi-expérimentales). Pour chaque étude, vous trouverez une présentation synthétique : objectifs et liens vers l'étude et ses résultats.
Les études nationales
Lancée en 2009, NutriNet-Santé est une cohorte française réalisée sur une population d’adultes volontaires. L’étude est dirigée par le Pr Serge Hercberg, sous la coordination de l’EREN (Équipe de Recherche Épidémiologie Nutritionnelle) à l’Université Sorbonne Paris Nord (anciennement Paris 13).
L’objectif de l’étude est d’évaluer les relations entre la nutrition et la santé et comprendre les déterminants des comportements alimentaires (activité physique, corpulence, tabagisme, antécédents familiaux, facteurs sociaux, économiques, culturels, sensoriels) par :
- l’identification des facteurs de risque ou de protection liés à la nutrition, pour permettre notamment d'établir des recommandations nutritionnelles visant à améliorer la santé des populations.
- l’étude des comportements alimentaires sur de nombreuses pathologies (cancers, maladies cardiovasculaires, obésité...).
- l’identification des déterminants sociologiques, économiques, culturels, etc. des comportements alimentaires, de l'état nutritionnel et de l'état de santé.
- l’évaluation de l'impact des campagnes ou des actions de santé publique.
NutriNet-Santé compte aujourd’hui près de 500 000 Nutrinautes.
Portée et coordonnée par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), les études transversales INCA (Étude Individuelle Nationale de Consommation Alimentaire) constituent un des outils indispensables à l’évaluation du risque. En effet, elles fournissent à un moment donné, une photographie des habitudes de consommations alimentaires de la population en France métropolitaine. Des questionnaires complémentaires sont également réalisés et apportent des informations sur la sédentarité et la pratique de l’activité physique, depuis 1998.
Les objectifs de l’étude sont de :
- mieux connaître les habitudes des Français (choix de leurs aliments, préparation ou encore consommation de compléments alimentaires, pratique d’activité physique et niveau de sédentarité)
- connaître les apports en substances bénéfiques présentes dans l’alimentation (vitamines, acides gras essentiels)
- proposer des recommandations toujours plus en adéquation avec les pratiques des Français
Les études INCA sont réalisées tous les 7 ans : INCA 1 (1998-1999), INCA 2 (2006-2007) et INCA 3 (2014-2015) sur un échantillon aléatoire représentatif de la population française. L’étude INCA 3 a été menée sur 5 855 individus répartis en deux échantillons : 2 698 enfants de 0 à 17 ans et 3 157 adultes de plus de 18 ans.
Lancée en 2011, ELFE (Étude Longitudinale Française depuis l'Enfance) est la première cohorte d'enfants nés en France métropolitaine suivis depuis la naissance. Elle est dirigée par le Dr Marie-Aline Charles (médecin épidémiologiste à l’INSERM) et cordonnée par l’unité mixte INED/INSERM. L’étude ELFE a pour objectif de mieux comprendre comment les conditions périnatales (entourage familial, conditions de vie…) et l’environnement, de la période intra-utérine à l'adolescence, influencent le développement physique et psychologique de l’enfant, sa santé et sa socialisation. Le projet ELFE a pour objectif de suivre pendant 20 ans 18 300 enfants nés en 2011.
Initiée en 1990, la cohorte E3N est dirigée par le Dr. Marie-Christine Boutron-Ruault et cordonnée par l’INSERM (institut National de la Santé et de la Recherche Médicale).
Les objectifs de l’étude étaient d’identifier et d’analyser le rôle de certains facteurs dans la survenue des cancers de la femme. Les travaux de l'équipe E3N sont centrés sur l'étude des relations entre l'apparition des cancers et les caractéristiques des personnes et de leur environnement. Les recherches sont développées autour de deux grands axes : l’épidémiologie descriptive qui a pour but de décrire l'importance du cancer en fonction de divers paramètres (âge, sexe, caractéristiques anthropométriques, antécédents génétiques…) et l’axe analytique qui vise à étudier les risques liés à notre environnement (tabac, alcool, nutrition, vie sexuelle, prise de traitements hormonaux…).
Dans la continuité d'E3N, E3N-Générations est lancée en 2014 sur les membres de la famille des femmes recrutées pour E3N. Son objectif sera d’étudier la santé en relation avec le mode de vie chez des sujets d’une même famille, ayant un terrain génétique et un environnement commun. L’étude est dirigée par le Dr Gianluca Severi (Directeur de recherche à l’INSERM) et portée par l’Université Paris-Sud, l’institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) et l’institut Gustave Roussy. E4N rassemblera à terme 200 000 membres de différentes familles, sur trois générations : les femmes de l’étude E3N et les pères de leurs enfants forment la génération 1 (E4N-G1), leurs enfants constituent la génération 2 (E4N-G2), et leurs petits-enfants, la génération 3 (E4N-G3). 130 000 participants ont déjà rejoint E4N en 2020.
Lancée en 2006, ESTEBAN (Etude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition) est une étude transversale nationale sur les consommations alimentaires, l’état nutritionnel et l’activité physique des enfants (3-17 ans) et des adultes (18-74 ans) résidant en France métropolitaine (hors Corse). Elle est portée sur 4 000 adultes âgés de 18 à 74 ans et 1 000 enfants âgés de 6 à 17 ans par les ministères en charge de la Santé et de l’Ecologie puis coordonnée par Santé publique France.
Les objectifs de l’étude sont :
- d’estimer les niveaux d’imprégnation à des substances de l’environnement ayant un impact présumé et/ou observé sur la santé et établir des valeurs de référence.
- de décrire les consommations alimentaires, l’activité physique, la sédentarité et l’état nutritionnel.
- d'estimer la prévalence de maladies chroniques (diabète, maladie rénale chronique, broncho-pneumopathie chronique obstructive, asthme) et de facteurs de risque vasculaire (hypertension artérielle, dyslipidémies) et leur part non diagnostiquée chez l’adulte.
- d’estimer la prévalence de l’atopie, de l’asthme et des maladies allergiques chez les enfants.
Les études ESTEBAN sont réalisées tous les 7 ans et complètent l'étude ENNS. La dernière étude fut menée entre 2006-2014.
Lancée pour la première fois en 2004, l’étude transversale ABENA (Alimentation et état nutritionnel des bénéficiaires de l'aide alimentaire) porte sur l’alimentation et l'état nutritionnel des bénéficiaires de l’aide alimentaire dans quatre zones urbaines en France métropolitaine. L’étude est conduite par l’USEN (Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle), la DGCS (Direction générale de la cohésion sociale), l’IAU Île-de-France, l’ORS-IdF (Observatoire régional de santé Ile-de-France), et Santé publique France.
Les objectifs de l’étude sont d’actualiser la description des profils socioéconomiques, des habitudes alimentaires et des marqueurs de l’état de santé des bénéficiaires de l’aide alimentaire, et permettre de décrire les évolutions intervenues depuis 2004.
L’étude ABENA menée tous les 5 ans (ABENA 1 en 2004-2005 et ABENA 2 en 2011-2012) propose des données franciliennes.
A la suite de l'étude SU.VI.MAX (essai contrôlé randomisé en double-aveugle sur l’efficacité d'une supplémentation journalière en vitamines et minéraux antioxydants sur la réduction de l'incidence de cancer et de pathologies vasculaires ischémiques dans la population générale), l'étude SU.VI.MAX 2 (cohorte) est lancée en 1994 par le Pr. Serge Hercberg (président du PNNS).
L’objectif de SU.VI.MAX est d'étudier les relations entre les comportements alimentaires globaux et/ou certains facteurs nutritionnels spécifiques, et la qualité du vieillissement et ses pathologies.
L’étude de 1994-1995 a évalué les pathologies liées au vieillissement (cancers, MCV, DMLA, cataracte, ostéoporose, sarcopénie, audition…) et la qualité globale du vieillissement (indicateur composite/composantes).
ObÉpi (Enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l'obésité) est une étude transversale a été réalisée tous les 3 ans entre 1997 et 2012, puis de nouveau en 2020. Elle traite l’évolution de l’obésité et du surpoids en France métropolitaine (Corse inclus). L’enquête est réalisée en collaboration avec l’INSERM, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, TNS Healthcare (Kantar Health).
Les objectifs de l’étude sont d’évaluer :
- La prévalence du surpoids (25≤IMC<30 kg/m2) et de l’obésité (IMC ≥30) chez les Français de 18 ans et plus.
- L’évolution de la prévalence du surpoids et de l’obésité entre 1997 et 2012, puis en 2020.
- La prévalence des facteurs de risques cardio-métaboliques en fonction de l’indice de masse corporelle, et leur évolution.
- La situation spécifique des personnes âgées de plus de 65 ans.
- Le lien entre la perception individuelle de la situation financière et le statut pondéral.
L’enquête est menée sur une population d'adultes représentative des ménages ordinaires de France. Les sujets vivant en institution, en foyer, en résidence, en communauté, ou sans domicile fixe ne sont pas pris en compte dans l’étude.
Depuis 2016, REPORT CARD est un état des lieux national sur l’activité physique et la sédentarité des enfants et adolescents français, publié tous les deux ans par l'ONAPS (Observatoire national de l'activité physique et de la sédentarité) et son comité scientifique.
Les études centrées sur l'Ile-de-France
L’étude Observatoire Régional de Santé Île-de-France fut lancée en 1974 par l’ORS Île-de-France afin d’observer, surveiller et étudier les questions sanitaires et sociales de la région Ile-de-France.
Les objectifs de l’étude sont :
- D’apporter une aide à la décision dans le domaine sanitaire, social et médico-social, à partir d’études épidémiologiques à l’échelle des groupes de population franciliens
- De réaliser des études sur des pathologies spécifiques à la situation de l’Île-de-France et les effets de l’environnement sur la santé dans cette région
L’objectif de l’étude est d’étudier les déterminants sociaux et territoriaux de la santé dans l’agglomération parisienne.
Deux enquêtes ont été réalisées :
2005-2009 : étude longitudinale sur des adultes francophones parisiens et petite couronne
2009-2010 : vague d’enquête SIRS - module spécifique de questions sur l’alimentation (volet ALISIRS)
L’étude alimentation ALISIRS s’inscrit dans la cohorte SIRS et est réalisée sur 3000 ménages d'adultes francophones. Son objectif est d’étudier les déterminants sociaux, économiques, psychosociaux et territoriaux des comportements liés à l’alimentation, en distinguant l’approvisionnement, la préparation, la prise des repas et la consommation de certains aliments.