Groupe de personnes débattant

Enjeux

Pourquoi la participation des habitants–usagers–citoyens ?

Les arguments en faveur de la participation

Plusieurs arguments complémentaires plaident en faveur de l’association des habitants–usagers–citoyens au développement de projets en promotion de la santé.

  • Une exigence éthique, en reconnaissant que les personnes concernées sont les mieux placées pour identifier ce qui est « bon » pour elles et pour chercher les moyens de progresser vers des objectifs définis avec elles
  • Une demande sociale, avec une critique croissante de la démocratie représentative, de la légitimité des corps intérmédiaires (syndicats, parties politiques...) et une valorisation de la démocratie participative. Aujourd’hui, la place de l’une et de l’autre prises séparément, comme les modalités de leurs articulations, sont en débat à tous les niveaux de la société
  • Une exigence réglementaire, qui ne fait que s’accentuer depuis plus de 30 ans
  • Une approche enrichissante pour les professionnels, en ce qu’elle facilite l’ajustement et l’efficacité de leur pratique du fait d’une meilleure prise en considération des attentes et des savoirs des personnes avec qui/pour qui les projets sont conduits
  • Un facteur d’efficacité en promotion de la santé pour augmenter l’égalité des chances (à condition de tenir particulièrement compte des personnes vulnérables), développer la santé globale, renforcer la cohésion sociale et développer l’intersectorialité

En promotion de la santé, la participation est un facteur d'empowerment des personnes à un niveau collectif et individuel et, par ricochet, un déterminant de santé.
Lempowerment est défini par l'OMS comme « un processus par lequel les personnes, les organisations et les communautés accroissent la maîtrise des questions qui les concernent ». L’empowerment communautaire étant un « processus d’action sociale par lequel les individus, les communautés et les organisations acquièrent la maîtrise de leurs vies en changeant leur environnement social et politique pour accroître l’équité et améliorer la qualité de la vie ».

Un rapport de l'OMS de 2006 (Traduction par l'IREPS Bretagne) démontre l’efficacité d’associer les populations à la conception et la mise en œuvre d’une action de promotion de la santé. L’efficacité est particulièrement notable pour les personnes présentant un risque d’exclusion sociale et de perte de pouvoir sur leur santé (les personnes en situation de pauvreté, les jeunes, les femmes, les patients…). Le fait de faciliter l'empowerment individuel et collectif, celui de s’impliquer dans des décisions liées à la santé, ont un effet significatif sur l’amélioration de la santé globale des individus.

Les liens entre participation et empowerment peuvent être résumés par le schéma suivant.

 

Source : Évaluation d’impacts sur la santé du projet d’aménagement urbain du quartier de l’Île de Nantes Berry P. ORS Pays de la Loire, 2019

Témoignages de représentants des usagers. Quels enjeux, quels rôles ?

Au côté de la démocratie directe, les représentants associatifs des habitants-usagers-citoyens sont des acteurs privilégiés dans les démarches participatives.

Pour donner un éclairage, des représentants des usagers ont proposé leurs témoignages suite à un appel à partage d’expériences réalisé avec la délégation d’Ile-de-France de France Assos Santé. Les textes sont révélateurs de la diversité des rôles et des missions des représentants des usagers dans les structures associatives.

Représenter les familles de patient dans le secteur de la psychiatrie

Interview de Michel Cortial
Bénévole à l’UNAFAM 92, représentant des usagers au sein de l'Établissement Public de Santé Erasme d'Antony, président de la Commission des Usagers de cet établissement.

Désignation, représentativité et rôle des associations de représentation de consommateurs

Interview d'Eric Guerquin 
Bénévole de l’association UFC Que Choisir Nord et Ouest de la Seine-et-Marne (77), a siégé dans plusieurs instances de santé depuis 1990.

Logo UFC

Représenter les usagers dans le contexte de la pandémie de la Covid-19

Témoignage de la correspondante locale en Santé
Union Fédérale des Consommateurs (UFC) - Que Choisir du Val d'Yerres et Représentante des usagers (patients hospitalisés et usagers).

Participer : un droit, pas une obligation

« Dès lors que les décisions fondées sur la participation s’appuient sur l’autonomie, la dignité et l’autoréalisation des personnes, alors il convient de considérer la participation comme un droit fondamental. Mais qui dit droit à la participation ne dit pas obligation de participer. Idéalement, la participation devrait être spontanée, demandant simplement d’être renforcée et outillée. En réalité, la participation est suggérée voire imposée par les professionnels et les décideurs. On peut éprouver de la réserve face à une participation plus octroyée que conquise... C’est un paradoxe qu’il convient de gérer sur le plan éthique. » [IREPS Bretagne, 2011].

La participation : un droit, un devoir, une obligation ?

Interview de Sidi-Mohammed Ghadi
Citoyen impliqué dans divers champs : médico-social, social, sanitaire et éducatif

La non participation

Interview de Patrick Berry
Sociologue et Consultant en Promotion de la santé et Environnement

Participation et tensions avec les commandes institutionnelles

Bien que la participation soit inscrite dans les stratégies et orientations politiques, les demandes institutionnelles sont parfois à l'origine de quelques tensions. Les interviews suivantes proposent deux visions : l'une théorique et l'autre pratique.

Tensions entre les aspects militants de la participation des habitants-usagers-citoyens et les commandes institutionnelles

Interview d'Anne Laurent
Directrice de l'Institut Renaudot

logo CODES 93

Tensions entre commandes institutionnelles et développement de démarches participatives dans des programmes d'éducation pour la santé

Interview de l'équipe
CODES 93 - Comité départemental d'éducation pour la santé en Seine-Saint-Denis

La participation et les démocraties

Les interviews suivantes proposent deuxs approches différentes de la démocratie et de la place qu'y occupe la participation : une démocratie pensée par l'Etat et une démocratie pensée par les mouvements communautaires.

Participation et démocratie

Interview de Guillaume Gourgues
Maître de conférences en science politique à l’Université Lyon 2 et chercheur au sein du laboratoire TRIANGLE

Les pédagogies des organisateurs communautaires

Interview d'Olivia Gross 
Docteure en santé publique et membre associée au Laboratoire Éducations et Pratiques de Santé (LEPS UR 3412)

Pour aller plus loin

Points de vigilance

Points de vigilance en lien avec les enjeux de la participation